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3 mars 2011 4 03 /03 /mars /2011 08:00

Le jeudi chez les CROQUEURS DE MOTS on publie, nos poètes préférés ou, nos poèmes (texte et forme libres)

 

 

Jean-Loup Dabadie est une homme de lettres, français né à Paris le 27/09/1938, journaliste, romancier, auteur de sketches et de chansons, auteur et metteur en scène dramatique, traducteur, scénariste et dialoguiste.

Il est élu à l'Académie française le 10/04/2008 au fauteuil de Pierre Moinot, occupé de 1960 à 1901 par René Clair.

 

Jean-Loup-Dabadie.jpg

 

Je vous propose "Le petit garçon" écrit en 1967 pour Serge Reggiani 

 

 

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24 février 2011 4 24 /02 /février /2011 08:00

Le jeudi chez les CROQUEURS DE MOTS on publie, nos poètes préférés ou, nos poèmes (texte et forme libres)

 

Jose-Maria-de-Heredia-1842.1905.jpg

(1842-1905)

 

Aux montagnes divines.


Glaciers bleus, pics de marbre et d'ardoise, granits,
Moraines dont le vent, du Néthou jusqu'à Bègle,
Arrache, brûle et tord le froment et le seigle,
Cols abrupts, lacs, forêts pleines d'ombre et de nids !

Antres sourds, noirs vallons que les anciens bannis,
Plutôt que de ployer sous la servile règle,
Hantèrent avec l'ours, le loup, l'isard et l'aigle,
Précipices, torrents, gouffres, soyez bénis !

Ayant fui l'ergastule et le dur municipe,
L'esclave Geminus a dédié ce cippe
Aux Monts, gardiens sacrés de l'âpre liberté ;

Et sur ces sommets clairs où le silence vibre,
Dans l'air inviolable, immense et pur, jeté,
Je crois entendre encor le cri d'un homme libre !

 

José Maria de Heredia

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17 février 2011 4 17 /02 /février /2011 08:00

  Le jeudi chez les CROQUEURS DE MOTS on publie, nos poètes préférés ou, nos poèmes (texte et forme libres)

 

Victor Hugo qui pense

  (1802-1885)

 

Nuit_d_ete_21.jpghttp://www.regardsurlart.com/galerie-art.php?artiste=79

 

Hier, la nuit d'été, qui nous prêtait ses voiles,
Etait digne de toi, tant elle avait d'étoiles !
Tant son calme était frais ! tant son souffle était doux !
Tant elle éteignait bien ses rumeurs apaisées !
Tant elle répandait d'amoureuses rosées
Sur les fleurs et sur nous !

Moi, j'étais devant toi, plein de joie et de flamme,
Car tu me regardais avec toute ton âme !
J'admirais la beauté dont ton front se revêt.
Et sans même qu'un mot révélât ta pensée,
La tendre rêverie en ton coeur commencée
Dans mon coeur s'achevait !

Et je bénissais Dieu, dont la grâce infinie
Sur la nuit et sur toi jeta tant d'harmonie,
Qui, pour me rendre calme et pour me rendre heureux,
Vous fit, la nuit et toi, si belles et si pures,
Si pleines de rayons, de parfums, de murmures,
Si douces toutes deux !

Oh oui, bénissons Dieu dans notre foi profonde !
C'est lui qui fit ton âme et qui créa le monde !
Lui qui charme mon coeur ! lui qui ravit mes yeux !
C'est lui que je retrouve au fond de tout mystère !
C'est lui qui fait briller ton regard sur la terre
Comme l'étoile aux cieux !

C'est Dieu qui mit l'amour au bout de toute chose,
L'amour en qui tout vit, l'amour sur qui tout pose !
C'est Dieu qui fait la nuit plus belle que le jour.
C'est Dieu qui sur ton corps, ma jeune souveraine,
A versé la beauté, comme une coupe pleine,
Et dans mon coeur l'amour !

Laisse-toi donc aimer ! - Oh ! l'amour, c'est la vie.
C'est tout ce qu'on regrette et tout ce qu'on envie
Quand on voit sa jeunesse au couchant décliner.
Sans lui rien n'est complet, sans lui rien ne rayonne.
La beauté c'est le front, l'amour c'est la couronne :
Laisse-toi couronner !

Ce qui remplit une âme, hélas ! tu peux m'en croire,
Ce n'est pas un peu d'or, ni même un peu de gloire,
Poussière que l'orgueil rapporte des combats,
Ni l'ambition folle, occupée aux chimères,
Qui ronge tristement les écorces amères
Des choses d'ici-bas ;

Non, il lui faut, vois-tu, l'hymen de deux pensées,
Les soupirs étouffés, les mains longtemps pressées,
Le baiser, parfum pur, enivrante liqueur,
Et tout ce qu'un regard dans un regard peut lire,
Et toutes les chansons de cette douce lyre
Qu'on appelle le coeur !

Il n'est rien sous le ciel qui n'ait sa loi secrète,
Son lieu cher et choisi, son abri, sa retraite,
Où mille instincts profonds nous fixent nuit et jour ;
Le pêcheur a la barque où l'espoir l'accompagne,
Les cygnes ont le lac, les aigles la montagne,
Les âmes ont l'amour !

21 mai 1833

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10 février 2011 4 10 /02 /février /2011 08:00

 

Le jeudi chez les CROQUEURS DE MOTS on publie, nos poètes préférés ou, nos poèmes (texte et forme libres)

 

Victor Hugo qui pense

(1802-1885) 

 

Clair de lune.

 

clair-de-lune.jpg

  http://toiles.artblog.fr/410899/clair-de-lune/

 

La lune était sereine et jouait sur les flots. -
La fenêtre enfin libre est ouverte à la brise,
La sultane regarde, et la mer qui se brise,
Là-bas, d'un flot d'argent brode les noirs îlots.

De ses doigts en vibrant s'échappe la guitare.
Elle écoute... Un bruit sourd frappe les sourds échos.
Est-ce un lourd vaisseau turc qui vient des eaux de Cos,
Battant l'archipel grec de sa rame tartare ?

Sont-ce des cormorans qui plongent tour à tour,
Et coupent l'eau, qui roule en perles sur leur aile ?
Est-ce un djinn qui là-haut siffle d'une voix grêle,
Et jette dans la mer les créneaux de la tour ?

Qui trouble ainsi les flots près du sérail des femmes ? -
Ni le noir cormoran, sur la vague bercé,
Ni les pierres du mur, ni le bruit cadencé
Du lourd vaisseau, rampant sur l'onde avec des rames.

Ce sont des sacs pesants, d'où partent des sanglots.
On verrait, en sondant la mer qui les promène,
Se mouvoir dans leurs flancs comme une forme humaine... -
La lune était sereine et jouait sur les flots.

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3 février 2011 4 03 /02 /février /2011 08:00

Le jeudi chez LES CROQUEURS DE MOTS on publie, nos auteurs préférés ou, nos poèmes (texte et forme libres)

 

Chateaubriand-1768.1848.jpg

 

 

(1768-1848)

 

Le soir au bord de la mer.

 
Les bois épais, les sirtes mornes, nues,
Mêlent leurs bords dans les ombres chenues.
En scintillant dans le zénith d'azur,
On voit percer l'étoile solitaire :
A l'occident, séparé de la terre,
L'écueil blanchit sous un horizon pur,
Tandis qu'au nord, sur les mers cristallines,
Flotte la nue en vapeurs purpurines.
D'un carmin vif les monts sont dessinés ;
Du vent du soir se meurt la voix plaintive ;
Et mollement l'un à l'autre enchaînés,
Les flots calmés expirent sur la rive.
Tout est grandeur, pompe, mystère, amour :
Et la nature, aux derniers feux du jour,
Avec ses monts, ses forêts magnifiques,
Son plan sublime et son ordre éternel,
S'élève ainsi qu'un temple solennel,
Resplendissant de ses beautés antiques.
Le sanctuaire où le Dieu s'introduit
Semble voilé par une sainte nuit ;
Mais dans les airs la coupole hardie,
Des arts divins, gracieuse harmonie,
Offre un contour peint des fraîches couleurs
De l'arc-en-ciel, de l'aurore et des fleurs.

 

François René de Chateaubriand

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27 janvier 2011 4 27 /01 /janvier /2011 08:00

Le jeudi chez les CROQUEURS DE MOTS on publie, nos auteurs préférés ou, nos poèmes (forme et textes libres)

 

paul eluard

(1895-1952)

 

 

Un oiseau s’envole


Un oiseau s’envole,
II rejette les nues comme un voile inutile,
II n’a jamais craint la lumière,
Enfermé dans son vol
II n’a jamais eu d’ombre.

Coquilles des moissons brisées par le soleil.
Toutes les feuilles dans les bois disent oui,
Elles ne savent dire que oui,
Toute question, toute réponse
Et la rosée coule au fond de ce oui.

Un homme aux yeux légers décrit le ciel d’amour.
Il en rassemble les merveilles
Comme des feuilles dans un bois,
Comme des oiseaux dans leurs ailes
Et des hommes dans le sommeil.

 

Paul Eluard

 

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20 janvier 2011 4 20 /01 /janvier /2011 08:00

Le jeudi chez les CROQUEURS DE MOTS on publie, nos poètes préférés ou, nos poèmes (texte et forme libres)

 

Victor Hugo qui pense (1802-1885)

 

 

A ceux qui sont petits

 
Est-ce ma faute à moi si vous n'êtes pas grands ?
Vous aimez les hiboux, les fouines, les tyrans,
Le mistral, le simoun, l'écueil, la lune rousse ;
Vous êtes Myrmidon que son néant courrouce ;
Hélas ! l'envie en vous creuse son puits sans fond,
Et je vous plains. Le plomb de votre style fond
Et coule sur les noms que dore un peu de gloire,
Et, tout en répandant sa triste lave noire,
Tâche d'être cuisant et ne peut qu'être lourd.
Tortueux, vous rampez après tout ce qui court ;
Votre oeil furieux suit les grands aigles véloces.
Vous reprochez leur taille et leur ombre aux colosses ;
On dit de vous : - Pygmée essaya, mais ne put.-
Qui haïra Chéops si ce n'est Lilliput ?
Le Parthénon vous blesse avec ses fiers pilastres ;
Vous êtes malheureux de la beauté des astres ;
Vous trouvez l'océan trop clair, trop noir, trop bleu ;
Vous détestez le ciel parce qu'il montre Dieu ;
Vous êtes mécontents que tout soit quelque chose ;
Hélas, vous n'êtes rien. Vous souffrez de la rose,
Du cygne, du printemps pas assez pluvieux.
Et ce qui rit vous mord. Vous êtes envieux
De voir voler la mouche et de voir le ver luire.
Dans votre jalousie acharnée à détruire
Vous comprenez quiconque aime, quiconque a foi,
Et même vous avez de la place pour moi !
Un brin d'herbe vous fait grincer s'il vous dépasse ;
Vous avez pour le monde auguste, pour l'espace,
Pour tout ce qu'on voit croître, éclairer, réchauffer,
L'infâme embrassement qui voudrait étouffer.
Vous avez juste autant de pitié que le glaive.
En regardant un champ vous maudissez la sève ;
L'arbre vous plaît à l'heure où la hache le fend ;
Vous avez quelque chose en vous qui vous défend
D'être bons, et la rage est votre rêverie.
Votre âme a froid par où la nôtre est attendrie ;
Vous avez la nausée où nous sentons l'aimant ;
Vous êtes monstrueux tout naturellement.
Vous grondez quand l'oiseau chante sous les grands ormes.
Quand la fleur, près de vous qui vous sentez difformes,
Est belle, vous croyez qu'elle le fait exprès.
Quel souffle vous auriez si l'étoile était près !
Vous croyez qu'en brillant la lumière vous blâme ;
Vous vous imaginez, en voyant une femme,
Que c'est pour vous narguer qu'elle prend un amant,
Et que le mois de mai vous verse méchamment
Son urne de rayons et d'encens sur la tête ;
Il vous semble qu'alors que les bois sont en fête,
Que l'herbe est embaumée et que les prés sont doux,
Heureux, frais, parfumés, charmants, c'est contre vous.
Vous criez : au secours ! quand le soleil se lève.
Vous exécrez sans but, sans choix, sans fin, sans trêve,
Sans effort, par instinct, pour mentir, pour trahir ;
Ce n'est pas un travail pour vous de tout haïr,
Fourmis, vous abhorrez l'immensité sans peine.
C'est votre joie impie, âcre, cynique, obscène.
Et vous souffrez. Car rien, hélas, n'est châtié
Autant que l'avorton, géant d'inimitié !
Si l'oeil pouvait plonger sous la voûte chétive
De votre crâne étroit qu'un instinct vil captive,
On y verrait l'énorme horizon de la nuit ;
Vous êtes ce qui bave, ignore, insulte et nuit ;
La montagne du mal est dans votre âme naine.

Plus le coeur est petit, plus il y tient de haine.

Victor Hugo

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13 janvier 2011 4 13 /01 /janvier /2011 08:00

Le jeudi chez les CROQUEURS DE MOTS, on publie nos poètes préférés ou nos poèmes (texte et forme libres)

 

George-Sand.jpg

(1804-1876)

 

 

A Aurore
La nature est tout ce qu'on voit,
Tout ce qu'on veut, tout ce qu'on aime.
Tout ce qu'on sait, tout ce qu'on croit,
Tout ce que l'on sent en soi-même. 


Elle est belle pour qui la voit,
Elle est bonne à celui qui l'aime,
Elle est juste quand on y croit
Et qu'on la respecte en soi-même.


Regarde le ciel, il te voit,
Embrasse la terre, elle t'aime.
La vérité c'est ce qu'on croit
En la nature c'est toi-même.

 

George Sand

 

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6 janvier 2011 4 06 /01 /janvier /2011 08:00

Le jeudi chez les CROQUEURS DE MOTS on publie nos poètes préférés, ou nos poèmes (texte et forme libres).

 

 

  250px-Evariste-de-Parny.jpg

 

  (1753/1814)

Reçu à l'Académie française en 1802, au 36me fauteuil.

 

 

 

 Le lendemain 
    
à Éléonore
Enfin, ma chère Éléonore,
tu l' as connu ce péché si charmant
que tu craignais, même en le désirant ;
en le goûtant, tu le craignais encore.
Eh bien, dis-moi ; qu' a-t-il donc d' effrayant ?
Que laisse-t-il après lui dans ton âme ?
Un léger trouble, un tendre souvenir,
l' étonnement de sa nouvelle flamme,
un doux regret, et surtout un désir.
Déjà la rose aux lis de ton visage
mêle ses brillantes couleurs ;
dans tes beaux yeux, à la pudeur sauvage
succèdent les molles langueurs,
qui de nos plaisirs enchanteurs
sont à la fois la suite et le présage.
Déjà ton sein doucement agité,
avec moins de timidité
repousse la gaze légère
qu' arrangea la main d' une mère,
et que la main du tendre amour,
moins discrète et plus familière,
saura déranger à son tour.
Une agréable rêverie
remplace enfin cet enjouement,
cette piquante étourderie,
qui désespéraient ton amant ;
et ton âme plus attendrie
s' abandonne nonchalamment
au délicieux sentiment
au délicieux sentiment
Ah ! Laissons nos tristes censeurs
traiter de crime abominable
le seul charme de nos douleurs,
ce plaisir pur, dont un dieu favorable
mit le germe dans tous les cœurs.
Ne crois pas à leur imposture ;
leur zèle barbare et jaloux
fait un outrage à la nature ;
non, le crime n' est pas si doux. 
   
   
  Évariste de Forges de Parny 
 

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2 décembre 2010 4 02 /12 /décembre /2010 08:00

Le jeudi en poésie chez les Croqueurs de mots .   

Maurice-Maeterlinck.jpg

  (1862 - 1949)

 

ET S'IL REVENAIT UN JOUR 

 

Et s'il revenait un jour

Que faut-il lui dire ?

- Dites qu'on l'attendit

Jusqu'à s'en mourir ...

 

Et s'il m'interroge encore

Sans me reconnaître ?

- Parlez-lui comme une soeur,

Il souffre peut-être ...

 

Et s'il demande où vous êtes

Que faut-il répondre ?

- Donnez-lui mon anneau d'or

Sans rien lui répondre ...

 

Et s'il veut savoir pourquoi

La salle est déserte ?

- Montrez lui la lampe éteinte

Et la porte ouverte ...

 

Et s'il m'interroge alors

Sur la dernière heure ?

- Dites-lui que j'ai souri

De peur qu'il ne pleure ...

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