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23 février 2012 4 23 /02 /février /2012 08:00

Pour le jeudi en poésie des Croqueurs de mots Lénaïg propose :

Chanson et vidéo que l'on aime

 

 

Paroles de Louis Aragon
Musique et interprétation : Jean Ferrat
 

 

C'est dans l'aube chère à Verlaine
Que tu courais notre domaine
Humant l'air des quatre saisons
Odeurs de thym et de bruyère
Sous tes pattes fraîches légères
S'élevaient comme une oraison
Berger des landes familières
Tu vivais digne et solitaire
Animal doué de raison
J'écris ce jour anniversaire
Où tu reposes sous la terre
A deux pas de notre maison

Hourrah oural ouralou
Oural ouralou

Hourrah oural ouralou
Oural ouralou

On voit souvent des souveraines
A la place des rois qui règnent
Rien qu'en posant leurs yeux dessus
Il faut se méfier du paraître
De nous deux qui était le maître
Nous ne l'avons jamais bien su
Tu vécus la vie parisienne
La nuit sur les quais de la Seine
Les music-halls et les tournées
Et cette vie qui fût la mienne
Il me semble que tu l'entraînes
A la semelle de tes souliers

Hourrah oural ouralou
Oural ouralou

Hourrah oural ouralou
Oural ouralou

Jour après jour il faut l'admettre
Voir ceux qu'on aime disparaître
C'est ce qui fait vieillir trop tôt
Au paradis des chiens peut-être
Ton long museau à la fenêtre
Tu nous accueilleras bientôt
Au triple galop caracole
Je vois tes pattes qui s'envolent
Chevauchant l'herbe et les nuées
Le vent siffle dans ton pelage
Vole vole mon loup sauvage
Comme au temps des vertes années

Hourrah oural ouralou
Oural ouralou

Hourrah oural ouralou
Oural ouralou
Louis Aragon
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16 février 2012 4 16 /02 /février /2012 08:00

Pour le jeudi en poésie des Croqueurs de mots, Lénaïg  propose : Les oiseaux

 

  Paul Verlaine1112

Le Rossignol

 

Comme un vol criard d'oiseaux en émoi,

Tous mes souvenirs s'abattent sur moi,

S'abattent parmi le feuillage jaune

De mon coeur mirant son tronc plié d'aune

Au train violet de l'eau des Regrets

Qui mélancoliquement coule auprès,

S'abattent, et puis la rumeur mauvaise

Qu'une brise moite en montant apaise,

S'éteint par degrés dans l'arbre, si bien

Qu'au bout d'un instant on entend plus rien,

Plus rien que la voix célébrant l'Absente,

Plus rien que la voix - ô si languissante ! -

De l'oiseau qui fut mon Premier Amour,

Et qui chante encor comme au premier jour;

Et, dans la splendeur triste de la lune

Se levant blafarde et solennelle, une

Nuit mélancolique et lourde d'été,

Pleine de silence et d'obscurité,

Berce sur l'azur qu'un vent doux effleure

L'arbre qui frissonne et l'oiseau qui pleur.

 

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12 janvier 2012 4 12 /01 /janvier /2012 08:00

foret-amazonie-deforestation.jpg

 

 

 

Pierre de Ronsard (1524-1585)
   
"Contre les bûcherons de la forêt de Gastine"

 

Ecoute, Bûcheron, arrête un peu le bras!
Ce ne sont pas des bois que tu jettes à bas:
Ne vois-tu pas le sang, lequel dégoutte à force
Des Nymphes qui vivaient dessous la duré écorce?
Sacrilège meurtrier, si on pend un voleur
Pour piller un butin de bien peu de valeur,
Combien de feux, de fers, de morts et de détresses
Mérites-tu, méchant, pour tuer des Déesses?
Forêt, haute maison des oiseaux bocagers,
Plus le cerf solitaire et les chevreuils légers
Ne paîtront sous ton ombre, et ta verte crinière
Plus du soleil d'été ne rompra la lumière,
Plus l'amoureux pasteur sur un tronc adossé,
Enflant son flageolet à quatre trous percé,
Son mâtin à ses pieds, à son flanc sa houlette,
Ne dira plus l'ardeur de sa belle Janette.
Tout deviendra muet; Echo sera sans voix;
Tu deviendras campagne et, en lieu de tes bois,
Dont l'ombrage incertain lentement se remue,
Tu sentiras le soc, le coutre et la charrue;
Tu perdras ton silence, et haletants d'effroi
Ni Satyres ni Pans ne viendront plus chez toi.
Adieu, vieille forêt, le jouet de Zéphyre,
Où premier j'accordai les langues de ma lyre,
Où premier j'entendis les flèches résonner
D'Apollon, qui me vint tout le coeur étonner;
Où premier admirant la belle Calliope,
Je devins amoureux de sa neuvaine trope,
Quand sa main sur le front cent roses me jeta
Et de son propre lait Euterpe m'allaita.
Adieu, vieille forêt, adieu têtes sacrées,
De tableaux et de fleurs autrefois honorées,
Maintenant le dédain des passants altérés,
Qui, brûlez en été des rayons éthérés,
Sans plus trouver le frais de tes douces verdures,
Accusent vos meurtriers et leur disent injures.
Adieu, chênes, couronne aux vaillants citoyens,
Arbres de Jupiter, germes Dodonéens,
Qui premiers aux humains donnâtes à repaître!
Peuples vraiment ingrats, qui n'ont su reconnaître
Les biens reçus de vous, peuples vraiment grossiers
De massacrer ainsi nos pères nourriciers!
Que l'homme est malheureux qui au monde se fie!
O Dieux, que véritable est la Philosophie
Qui dit que toute chose à la fin périra
Et qu'en changeant de forme une autre vêtira;
De Tempé la vallée un jour sera montagne
Et la cime d'Athos une large campagne,
Neptune quelquefois de blé sera couvert;
La matière demeure, et la forme se perd.

Pierre de Ronsard (1524-1585)

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5 janvier 2012 4 05 /01 /janvier /2012 08:00

Soeur-Emannuelle.jpgSoeur Emanuelle

 

 

 

Les Yeux

 

Bleus ou noirs, tous aimés, tous beaux,
Des yeux sans nombre ont vu l'aurore ;
Ils dorment au fond des tombeaux
Et le soleil se lève encore.

Les nuits plus douces que les jours
Ont enchanté des yeux sans nombre ;
Les étoiles brillent toujours
Et les yeux se sont remplis d'ombre.

Oh! qu'ils aient perdu le regard,
Non, non, cela n'est pas possible !
Ils se sont tournés quelque part
Vers ce qu'on nomme l'invisible ;

Et comme les astres penchants,
Nous quittent, mais au ciel demeurent,
Les prunelles ont leurs couchants,
Mais il n'est pas vrai qu'elles meurent :

Bleus ou noirs, tous aimés, tous beaux,
Ouverts à quelque immense aurore,
De l'autre côté des tombeaux
Les yeux qu'on ferme voient encore.

 

Sully Prudhomme

Extrait Des Stances Et Poèmes

 

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29 décembre 2011 4 29 /12 /décembre /2011 08:00

Thème proposé par Emma pour la poésie du jeudi chez les Croqueurs de Mots

 

Faire apparaître le plus possibles les lettres X . Y . Z

 

Zozo,

 

Zozo est un personnage atypique.

Chaque matin appuyé sur le zinc pour ouvrir la journée avec un zythum.

Souvent il fait suivre d'un zeste de xérès.

Subitement un zyzomys surgit du comptoir;

Zozo s'enfuit en zigzaguant, les yeux glauques, sans avoir prépayé ses consommations.

Ce grand zigoto un vrai yéoman,

mais non Ysopet, ne cesse de zézayer.

Il s'en va vers un xyste et décide d'utiliser

de l'arylamine xylénique, colorant az.oïque.

Son oeuvre terminé il sort toujours en zigag, et rencontre

des zygopétales en tutus,

puis quelques xérophytes.

Il arrive près d'un plan d'eau,

saute dans un yawl, mais il a oublié

le cylindre magique.

Il s'acharne à paumoyer et se perd .....

Ce sacré Zozo a fait travailler j'espère vos zygomatiques !

 

 

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15 décembre 2011 4 15 /12 /décembre /2011 08:00

Chez les Croqueurs de mots, pour la poésie du jeudi, thème choisi par Lilie: L'Enfance

 

Guillaume ApollinaireGuillaume Apollinaire (1880-1918)

 

Saltimbanques

 

Dans la plaine les baladins
S'éloignent au long des jardins
Devant l'huis des auberges grises
Par les villages sans églises

Et les enfants s'en vont devant
Les autres suivent en rêvant
Chaque arbre fruitier se résigne
Quand de très loin ils lui font signe

Ils ont des poids ronds ou carrés
Des tambours des cerceaux dorés
L'ours et le singe animaux sages
Quêtent des sous sur leur passage

 

 

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5 décembre 2011 1 05 /12 /décembre /2011 08:00

Votre fidèlité me fait tant plaisir,

L'année prochaine sera plus détendue,

Je serai plus assidue .

Je trouverai le temps de vous lire.

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17 novembre 2011 4 17 /11 /novembre /2011 08:00

Chez les Croqueurs de mots, le jeudi en poésie libre sur le thème  "L'attente" proposé par ABC

 

    nuages.jpg

 

Je te parle chaque jour,

J'attends tes conseils.

Chaque jour est pareil,

Il fait revivre notre amour.

 

Ma vie est oppressée,

Mes rêves me conduisent dans tes bras,

Un jour tu me recevras.

La famille m'offre des jours enchantés.

 

Attente bien longue pour te retrouver,

Et pourtant la vie continue.

J'arriverai à toi, pas dans l'inconnu,

Il y aura tant à nous raconter.

Mamie Claude

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11 novembre 2011 5 11 /11 /novembre /2011 12:00

 

paul eluard

 

Paul Eluard (1895-1952)

 Le devoir et l'inquiétude.


 

Me souciant d'un ciel dévasté
 
De la pluie qui va nous mouiller
 
Je vais pensant au grand bonheur
 
Qui nous saisirait si nous voulions.


Le devoir et l'inquiétude
 
Partagent ma vie rude.
 
(C'est une grande peine
 
De vous l'avouer)


Ca sent la verdure à pleine nez.
 
Sur plein ciel, en plein ciel, le vol des hirondelles
 
Nous amuse et nous fait rêver...
 
Je rêve d'un espoir tranquille.

 


Paul ELUARD - Extrait 1917 - Le devoir et l'inquiétude

 

 

 

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10 novembre 2011 4 10 /11 /novembre /2011 08:00

     Chez les Croqueurs de Mots jeudi en poésie proposé par ABC

 

Samain-Albert.jpg  

Albert Samain (1858-1900) 

 

Silence !...

Le silence descend en nous,
Tes yeux mi-voilés sont plus doux ;
Laisse mon coeur sur tes genoux.

Sous ta chevelure épandue
De ta robe un peu descendue
Sort une blanche épaule nue.

La parole a des notes d'or ;
Le silence est plus doux encor,
Quand les coeurs sont pleins jusqu'au bord.

Il est des soirs d'amour subtil,
Des soirs où l'âme, semble-t-il,
Ne tient qu'à peine par un fil...

Il est des heures d'agonie
Où l'on rêve la mort bénie
Au long d'une étreinte infinie.

La lampe douce se consume ;
L'âme des roses nous parfume.
Le Temps bat sa petite enclume.

Oh ! s'en aller sans nul retour,
Oh ! s'en aller avant le jour,
Les mains toutes pleines d'amour !

Oh ! s'en aller sans violence,
S'évanouir sans qu'on y pense
D'une suprême défaillance...

Silence !... Silence !... Silence !...

 

Albert SAMAIN

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