Marbre, du mot latin : MARMOR
Le marbre de Carrare, est connu comme un des marbres les plus prisés pour sa blancheur sans trop de veinage.
L'extraction :
La véritable extraction se développe avec les Romains, puis à partir de l'époque de Jules César.
Le marbre blanc est utilisé pour les constructions publiques de Rome et de nombreuses demeures patriciennes (aristocratie).
Une pause de l'extraction intervient à partir du Vème siècle, suite aux invasions barbares.
L'activité reprend avec le développement du Christianisme pour l'adification et l'aménagement interne des édifices religieux.
Puis le marbre est utilisé par Michel-Ange pour ses sculptures.
Bacchus est sa première sculpture, plus grande que nature.
Bacchus (1496/1497)
Anciennement, l’excavation se faisait avec des méthodes et des outils très rudimentaires, pour une grande dépense de temps et de travail pour obtenir un modeste résultat. Le travail, essentiellement manuel, était dévolu à une main-d’œuvre constituée en grande partie par des condamnés aux travaux forcés, esclaves et Chrétiens. Les premiers mineurs exploitaient les fissures naturelles de la roche, dans lesquelles, un coin de bois de figuier était inséré et arrosé de manière à ce que la dilatation naturelle provoque le détachement du bloc.
Ce n’est que plus tard, avec l’utilisation des mines avec la méthode appelée navata en Italie, qui signifie lancé de navire par similitude au lancement d'un navire par le travers. Cette méthode consistait à un « dynamitage successif contrôlé » (un événement qui laissait tous les ouvriers le souffle coupé), il était possible de détacher une grande quantité de marbre sans endommager la matière. Le bloc, détaché de la montagne, basculait sur le côté sur un lit de gravats qui amortissait le choc.
La vraie et grande révolution de la technique d’extraction arrive à la fin de 1800 avec l’invention du fil hélicoïdal et de la poulie pénétrante. Le fil d’acier est un câble de 4-6 mm de diamètre, obtenu par la torsion en hélice de trois fils.
Les rainures ainsi formées par les torons ont la fonction de transporter et de distribuer, le long de l’entaille faite par le câble, l’eau et le sable siliceux qui sert d’abrasif.
Le fil hélicoïdal long de plusieurs centaines de mètres, disposé en circuit fermé par l’intermédiaire de poulies fixées sur des supports, se déplace à la vitesse de 5-6 m/s et incise le marbre au rythme de 20 cm par heure.
La poulie pénétrante est un disque d’acier muni d’une denture diamantée.
Enfin, arriva le fil diamanté, toujours en usage, mais dont la facilité d’utilisation provoqua, au début, de graves problème de sécurité.
Toutes ces technique utilisent une abondante quantité d'eau comme lubrifiant
La coupe et le travail du marbre nécessitent beaucoup d'eau. La zone est pauvre en ressources et donc l'eau est recyclée. Elle est récupérée dans des bassins comme ci contre, traitée et réutilisée plusieurs fois.
Carrière à ciel ouvert
Carrière souterraine
Le transport de marbre :
La première méthode consistait à faire rouler les blocs le long des pentes, sans aucun contrôle, jusqu’à leur arrêt sur un tas
de gravas.
Cette méthode, très pratiquée dans les temps anciens, était si dangereuse qu’une loi l’interdit quand fut trouvée la méthode de la lizzatura ou du glissoir.
La lizzatura est une méthode traditionnelle de transport du marbre, encore pratiquée au début de XXe siècle. Le bloc fixé sur un support de bois sur la via di lizza (un peu comme sur un traîneau), était accroché à un système de cordage et une équipe (une douzaine) d’ouvriers en contrôlait la descente.
Ce travail comportait de nombreux risques. .
À l’avant du chargement, le chef opérateur donnait ses ordres et contrôlait la manœuvre.
La via di lizza était constituée de rondins de bois de cerisier, que le plus jeune des ouvriers enduisait de savon.
En amont, un ouvrier était chargé de l’opération la plus délicate, qui consistait au relâchement progressif et calculé de la corde de maintien pour que le bloc ne prenne pas de vitesse exagérée et ne devienne un danger pour les ouvriers.
Cette opération se terminait en bas, le bloc était chargé sur un chariot traîné par des bœufs et amené sur le chantier, à la scierie ou au port de Carrare.
À partir de la fin du XIXe siècle, la construction de voies ferrées (voie ferrée privée de Carrare) permit le transport du marbre par rail, puis les chariots et les bœufs furent progressivement remplacés par des moyens tractés sur pneus.
Construite entre 1876 et 1890, la voie ferrée reliait les principaux centres de stockage des blocs des trois bassins marbriers carrarais : Torano, Miseglia et Colonnata, avec les scieries de la plaine, le port et les voies ferrées nationales.
La construction du tracé représenta une entreprise d’ingénierie considérable étant donnés les moyens de l’époque : il y avait un dénivelé de 450 mètres sur 22 km de distance avec une pente de 6 %, en traversant un grand nombre de ponts ferroviaires.
La marbrerie opéra le long du réseau routier, mais le besoin de voies montagneuses plus nombreuses et le bilan économique donnèrent l'avantage au transport par engins motorisés sur pneus. La voie ferrée cessa son activité en 1964 ; son tracé fut démantelé et partiellement transformé en route.
Le transport routier commença progressivement en 1920, avec le développement et la modernisation des routes directes vers les bassins d’extraction.
Les premiers moyens de transport mécaniques furent des tracteurs. À partir de l’après-guerre, les transport sur pneus devinrent prédominants avec les gros camions.
Destination du marbre extrait :
Une grande partie du marbre reste sous forme de blocs bruts et envoyés directement au port maritime qui assure, aujourd’hui, la majeure partie des expéditions, surtout vers l’étranger.
Presque tout le marbre restant est transformé en plaques de diverses épaisseurs, puis polies pour diverses utilisations.
Pour les opérations de sciage et lustrage, la province de Carrare dispose d’une centaine de scieries en mesure de fournir tous les besoins mondiaux.