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15 novembre 2012 4 15 /11 /novembre /2012 09:30

      Comme tous les jeudis, chez les Croqueurs de mots on publie nos poèmes, ou nos poètes préférés texte libre, forme libre, faire découvrir nos coups de coeur.

 

SUZAME est à la barre !

 

 

GUY-DE-MAUPASSANT.jpg  (1850-1893)

 

Nuit de neige

La grande plaine est blanche, immobile et sans voix.
Pas un bruit, pas un son ; toute vie est éteinte.
Mais on entend parfois, comme une morne plainte,
Quelque chien sans abri qui hurle au coin d'un bois.

Plus de chansons dans l'air, sous nos pieds plus de chaumes.
L'hiver s'est abattu sur toute floraison ;
Des arbres dépouillés dressent à l'horizon
Leurs squelettes blanchis ainsi que des fantômes.

La lune est large et pâle et semble se hâter.
On dirait qu'elle a froid dans le grand ciel austère.
De son morne regard elle parcourt la terre,
Et, voyant tout désert, s'empresse à nous quitter.

Et froids tombent sur nous les rayons qu'elle darde,
Fantastiques lueurs qu'elle s'en va semant ;
Et la neige s'éclaire au loin, sinistrement,
Aux étranges reflets de la clarté blafarde.

Oh ! la terrible nuit pour les petits oiseaux !
Un vent glacé frissonne et court par les allées ;
Eux, n'ayant plus l'asile ombragé des berceaux,
Ne peuvent pas dormir sur leurs pattes gelées.

Dans les grands arbres nus que couvre le verglas
Ils sont là, tout tremblants, sans rien qui les protège ;
De leur oeil inquiet ils regardent la neige,
Attendant jusqu'au jour la nuit qui ne vient pas.

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8 novembre 2012 4 08 /11 /novembre /2012 08:00

      Comme tous les jeudis, chez les Croqueurs de mots on publie nos poèmes, ou nos poètes préférés texte libre, forme libre, faire découvrir nos coups de coeur.

      Enréquita à la barre nous propose :

 

Au pied de mon arbre

arbre-montagne.jpg 

Sur un mont haut perché

A pleins poumons respirer

Loin des villes aux sons bruyants

Le plaisir du silence reposant

Bel arbre je te préserve

Je ne t'écorche ni te grave

Du chant des oiseaux nichés

De celui de tes feuilles je suis bercée

Quand je m'éloigne je te suis des yeux

Pour admirer ton port majestueux

 

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1 novembre 2012 4 01 /11 /novembre /2012 10:02

    Comme tous les jeudis, chez les Croqueurs de mots on publie nos poèmes, ou nos poètes préférés texte libre, forme libre, faire découvrir nos coups de coeur.

Enréquita à la barre nous propose : Rendez-vous

 

     Charles Baudelaire

Merveilleux poème, qui pour moi est un tendre rendez-vous vers l'au delà.


   

La mort des amants

 

Nous aurons des lits pleins d'odeurs légères,
Des divans profonds comme des tombeaux,
Et d'étranges fleurs sur des étagères,
Ecloses pour nous sous des cieux plus beaux.

Usant à l'envi leurs chaleurs dernières,
Nos deux coeurs seront deux vastes flambeaux,
Qui réfléchiront leurs doubles lumières
Dans nos deux esprits, ces miroirs jumeaux.

Un soir fait de rose et de bleu mystique,
Nous échangerons un éclair unique,
Comme un long sanglot, tout chargé d'adieux ;

Et plus tard un Ange, entr'ouvrant les portes,
Viendra ranimer, fidèle et joyeux,
Les miroirs ternis et les flammes mortes.

Charles BAUDELAIRE (1821-1867) 

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18 octobre 2012 4 18 /10 /octobre /2012 08:00

     Comme tous les jeudis, chez les Croqueurs de mots on publie nos poèmes, ou nos poètes préférés texte libre, forme libre, faire découvrir nos coups de coeur. fghjk

 

Pierre-de-Marbeuf.1595-1645.jpgPierre de Marbeuf (1596-1645)

 

 

 

 

Un manteau de feuille morte

Destins qui savez l'avenir,
Que pense Philis devenir,
Puisque pour habit elle porte,
Et les couleurs du déconfort,
Et les parures de la mort,
En une triste feuille morte ?

Au monde veut-elle mourir,
Ou me blesser sans me guérir ?
Est-ce pourquoi ma Belle porte
Un vêtement plein de langueur,
Voulant rendre mon pauvre coeur
Pareil à quelque feuille morte ?

L'aurait-on bien, elle m'aimant,
Jà promise à quelqu'autre amant ?
Est-ce pour cela qu'elle porte,
Pour témoigner l'affliction,
Et la mort de l'affection,
Une si triste feuille morte ?

Dois-je en son amour persister ?
Dois-je la suivre ou la quitter ?
Puisqu'en son habit elle porte
Un caractère malheureux,
L'espoir perdu des amoureux,
A pour blason la feuille morte.

Mais au contraire en ma douleur,
Philis prenant cette couleur,
Son vêtement me réconforte :
Puisqu'il montre à mes corrivaux,
Que tout l'espoir de leurs travaux
N'est plus rien qu'une feuille morte.

Quoi que c'en soit loin de mon chef,
Ô Dieux éloignez le méchef
Que ce triste feuillage porte :
Changeant en plaisir ma douleur,
Faites-lui changer la couleur
D'une si triste feuille morte !

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4 octobre 2012 4 04 /10 /octobre /2012 08:00

    Comme tous les jeudis, chez les Croqueurs de mots on publie nos poèmes, ou nos poètes préférés texte libre, forme libre, faire découvrir nos coups de coeur. 

 

Victor Hugo qui pense 


Victor HUGO   (1802-1885)


A des âmes envolées

Ces âmes que tu rappelles,
Mon coeur, ne reviennent pas.
Pourquoi donc s'obstinent-elles,
Hélas ! à rester là-bas ?

Dans les sphères éclatantes,
Dans l'azur et les rayons,
Sont-elles donc plus contentes
Qu'avec nous qui les aimions ?

Nous avions sous les tonnelles
Une maison près Saint-Leu.
Comme les fleurs étaient belles !
Comme le ciel était bleu !

Parmi les feuilles tombées,
Nous courions au bois vermeil ;
Nous cherchions des scarabées
Sur les vieux murs au soleil ;

On riait de ce bon rire
Qu'Éden jadis entendit,
Ayant toujours à se dire
Ce qu'on s'était déjà dit ;

Je contais la Mère l'Oie ;
On était heureux, Dieu sait !
On poussait des cris de joie
Pour un oiseau qui passait.

 

oiseau-vole-vers-ames-envolees.jpg

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13 septembre 2012 4 13 /09 /septembre /2012 08:00

Comme tous les jeudis, chez les Croqueurs de mots on publie nos poèmes, ou nos poètes préférés texte libre, forme libre, faire découvrir nos coups de coeur.

 

Thème 'SONORE' proposé par "Voilier"

POETE-Charles-Guerin.jpg

Charles Guérin (1873-1907)

appartient à une dynastie d'industriels lorrains, propriétaire de la célèbre Faïencerie de Lunéville-Saint-Clément, connue aussi sous le nom Keller et Guérin. Au sein de cette grande famille, où il est l'aîné de huit enfants, il reçoit une solide éducation humaniste et religieuse, dont l'influence sur l'œuvre poétique est déterminante.
À ses études le jeune homme préfère largement la poésie. Il publie son premier recueil  en 1893.

Il fait également de nombreux séjours à Paris, où il fréquente les cercles poétiques et littéraires à la mode, en particulier le salon de José-Maria de Heredia et les célèbres Mardis symbolistes de Stéphane Mallarmé.

Charles Guérin se consacre désormais entièrement à la littérature, écrit de nombreux poèmes, dont beaucoup ne seront jamais publiés, un projet de roman, des notes diverses de voyage... Il collabore aussi à plusieurs revues et fréquente de nombreux jeunes écrivains : Paul Léautaud, Maurice Magre, Paul Fort, Jean Viollis, Albert Samain, et surtout, à partir de 1897, Francis Jammes.

**********
Ce soir, sur le chemin sonore du coteau

 

Ce soir, sur le chemin sonore du coteau,
Nous menons en rêvant notre amour qui frissonne
D'une obscure tiédeur sous le même manteau.
Ô crépuscule amer de novembre ! L'automne
Est soucieux comme un aïeul qu'on va quitter ;
Son souffle large et fort sur la terre endormie
Répand de solennels adieux. Las de monter,
Bientôt nous suspendons nos pas, ô mon amie.
La brise nous apporte avec le bruit furtif
D'une bête qui fuit dans la forêt prochaine
Le tintement voilé des cloches de la plaine ;
Puis rien n'interrompt plus le silence pensif
Que l'âme de la nuit soupirant dans les herbes.
Là-bas, naissant du pâle azur, voici Vesper.
Debout et l'un sur l'autre épars comme deux gerbes,
Nous semblons nous cacher déjà de l'âpre hiver ;
Et c'est du fond de l'ombre où notre amour se mure
Que nous prêtons, joignant les mains, fermant les yeux,
Une oreille rêveuse au son d'une voix pure
Qui s'élève des champs au loin silencieux.

RENOIR-Auguste-Les-amoureux.jpgLes amoureux -185- Auguste Renoir

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6 septembre 2012 4 06 /09 /septembre /2012 08:00

    Comme tous les jeudis, chez les Croqueurs de mots on publie nos poèmes, ou nos poètes préférés texte libre, forme libre, faire découvrir nos coups de coeur. 

 

    sucer son pouce 

 

Crayons de couleurs bien taillés

Aux pieds,  sont neufs les souliers

Peur de lâcher la main de maman

Une sonnerie, se mettre en rangs

Où s'asseoir dans la classe ?

Un garçon m'agace

Envie de faire une ballade

Maîtresse sur l'estrade

Que c'est long, je suce mon pouce

Je fouille dans ma trousse

Aller dormir un peu

En tournant mes cheveux.

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26 août 2012 7 26 /08 /août /2012 10:00

Pour le jeudi en poésie chez "Les croqueurs de mots"  

   2ème publication car un lecteur "Paul" vient de me faire remarquer que j'avais oublié un vers.

Pardon et merci à Paul !

Toulet Paul Jean

(1867/1920) 

 

C'était sur un chemin crayeux

Trois châtes de Provence

Qui s'en allaient d'un pas qui danse

Le soleil dans les yeux.

 

Une enseigne, au bord de la route,

Azur et jaune d'oeuf,

Annonçait : Vin de Châteauneuf,

Tonelles, Casse-croûte.

 

Et, tandis que les suit trois fois

Leur ombre violette,

    Noir pastou, sous la gloriette,

Toi, tu t'en fous : tu bois...

 

C'était trois châtes de Provence,

Des oliviers poudreux,

Et le mistral brûlant aux yeux

Dans un azur immense.

  (Contrerime) 

chateauneuf_du_pape-vignobles.jpg

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5 juillet 2012 4 05 /07 /juillet /2012 08:00

 Comme tous les jeudis, chez les Croqueurs de mots on publie nos poèmes, ou nos poètes préférés texte libre, forme libre, faire découvrir nos coups de coeur.

paul eluard

(1895-1952)

Certitude

 

Si je te parle c’est pour mieux t’entendre

Si je t’entends je suis de te comprendre

      

Si tu souris c’est pour mieux m’envahir

Si tu souris je vois le monde entier

       

Si je t’étreins c’est pour me continuer

Si nous vivons tout sera à plaisir

          

Si je te quitte nous nous souviendrons

Et nous quittant nous nous retrouverons.

 

Si je te parle c’est pour mieux t’entendre

Si je t’entends je suis de te comprendre

      

Si tu souris c’est pour mieux m’envahir

Si tu souris je vois le monde entier

       

Si je t’étreins c’est pour me continuer

Si nous vivons tout sera à plaisir

          

Si je te quitte nous nous souviendrons

Et nous quittant nous nous retrouverons.
Paul Eluard

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28 juin 2012 4 28 /06 /juin /2012 08:00

     Comme tous les jeudis, chez les Croqueurs de mots on publie nos poèmes, ou nos poètes préférés texte libre, forme libre, faire découvrir nos coups de coeur.

 

        ABC nous propose pour le 28 juin : La personnel

  ombres.jpg

 

Personne pâle.


Malheureux comme les pierres
triste au possible
l'homme maigre
le pupitre à musique aurait voulu périr
Quel froid Le vent me perce à l'endroit
des feuilles
des oreilles mortes
Seul comment battre la semelle
Sur quel pied danser toute la semaine
Le silence à n'en plus finir
Pour tromper l'hiver jamais un mot tendre
L'ombre de l'âme de l'ami L'écriture
Rien que l'adresse
Mon sang ne ferait qu'un tour
Les sons se perdent dans l'espace.
comme des doigts gelés
Plus rien
qu'un patin abandonné sur la glace
Le quidam
On voit le jour au travers.

 

Louis Aragon.

 

 

 

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